Publier en open access en 2024 : à quelles conditions ?
Pour vous guider dans vos choix de publications en open access, nous vous proposons ces repères et quelques recommandations compatibles avec la politique du Plan national pour la Science Ouverte.
Faut-il payer pour publier en open access ?
Les abonnements aux revues scientifiques perdurent mais les modèles économiques sont de plus en plus diversifiés.
La communauté scientifique promeut un modèle d’édition dit « Diamant », qui place les publications au rang de bien commun en supprimant toute transaction financière entre auteur-éditeur-lecteur. Ce modèle reste rare mais se développe ; il repose sur du mécénat. Pour identifier ces revues non commerciales, utilisez le filtre « Journals without fees » dans le répertoire de référence DOAJ https://doaj.org/.
Un autre modèle, alternatif aux abonnements, repose sur le paiement par l’auteur de frais de publication systématique dans des revues dont c’est l’unique revenu. Ces frais de publication doivent rester raisonnables et proportionnels aux coûts réels de revient. Ils sont tolérés par le plan national pour la science ouverte, UNIQUEMENT dans le cas où la revue :
- est exclusivement en open access,
- semble la plus pertinente pour la publication,
- est référencée par le Directory of Open Access Journal, https://doaj.org/, à quelques nuances près car il reste des éditeurs douteux dans ce répertoire mais nous ne disposons pas d'alternative.
En cas de frais de publication, les réserver aux publications entièrement en accès ouvert et les refuser pour les revues hybrides. https://www.ouvrirlascience.fr/plan-national-pour-la-science-ouverte/ |
Le modèle de revue hybrideDéfinition : Dès que l’auteur doit choisir entre payer ou ne pas payer de frais de publication, la revue est dite « hybride ». La lecture de cette revue est payante :
La revue cumule ainsi deux sources de revenus. Problématique : L’identification du caractère hybride de la revue est rendue floue par les nouveaux accords dits « transformants »[1] qui incluent un abonnement pour la lecture, plus un quota de publication en open access dont les coûts ne sont plus apparents. Voir infra, les 4 éditeurs concernés. Recommandations : Dans toutes les circonstances et même dans le cadre de ces accords transformants, il est préférable de renoncer à l’open access dans les revues hybrides afin de ne pas soutenir indirectement ce modèle. [1] Transformative agreements : l’objectif de ces accords est l’abandon des modèles hybride et abonnement au bénéfice de l’open access, lequel se développe sous différentes modalités. |
Comment préserver vos droits d’auteur ?
Payer des frais contre une licence ouverte revient à un scénario absurde dans lequel l’auteur rachète à un éditeur ses propres droits d’exploitation sur son œuvre. Tant que l’auteur n’a pas cédé ses droits à un tiers, il est libre de choisir gratuitement par quel régime il souhaite protéger son œuvre.
En tant qu'auteur, la démarche conseillée est ne plus céder aucune exclusivité aux éditeurs et de conserver vos droits patrimoniaux d'auteur en utilisant les licences ouvertes, de préférence la licence CC BY, dès la version zéro du manuscrit, lors de la soumission et jusqu'à la version finale acceptée Voir https://www.ouvrirlascience.fr/wp-content/uploads/2023/04/MEN_Guide_non_cession_des_droits_web.pdf.
Il faut également déposer votre manuscrit auteur accepté dans une archive ouverte comme Archimer qui permet de diffuser de manière libre et gratuite toutes les publications.
Utiliser les licences ouvertes y compris pour la littérature grise, non éditée, (rapports, mémoires…) est également recommandé.
Que sont les nouveaux accords, dits transformants, incluant une offre de publication en open access ?
L’objectif à terme de ces accords est de supprimer les abonnements et le modèle hybride, pour n’avoir plus que de l’open access (souvent contre facturation de frais à l’article) après une période de transition pendant laquelle ces différents modèles sont plus ou moins superposés.
Les quatre contrats qui concernent l’Ifremer :
- combinent un abonnement, pour l’accès lecture, et un droit de publication en open access sans frais supplémentaire apparents
- basent l’identification des ayants droit sur l’adresse IP pour la lecture et sur l’affiliation de l’auteur de correspondance pour la publication -pour Wiley il s’agit du responsible corresponding author.
Cambridge University press
Le tarif de l’abonnement est, entre autre, basé sur des fourchettes de nombre de publications par an. Liste des revues Cambridge University Press concernées :
Elsevier
La licence nationale avec Elsevier a été reconduite pour 2024-2027. Il a été fixé un quota national de publication par an, au-delà duquel, les auteurs seront facturés à l’article pour l’open access. Dans le précédent contrat, ces publications étaient toutes facturées avec un tarif réduit.
Royal Society of London
Liste des revues de la Royal Society concernées :
Biology Letters | offers Open Choice |
Interface Focus | offers Open Choice |
Journal of the Royal Society Interface | offers Open Choice |
Notes and Records of the Royal Society | offers Open Choice |
Philosophical Transactions of the Royal Society A | offers Open Choice |
Philosophical Transactions of the Royal Society B | offers Open Choice |
Proceedings of the Royal Society A | offers Open Choice |
Proceedings of the Royal Society B | offers Open Choice |
Open Biology | a wholly Open Access Journal |
Royal Society Open Science | a wholly Open Access Journal |
Wiley
Il a été fixé un quota national pour les publications en open access au-delà duquel des frais de publication seront facturés aux auteurs.
Liste des revues Wiley concernées : https://www.couperin.org/wp-content/uploads/2023/02/Couperin-Wiley-2024-Titres-eligibles-publication-OA-avec-domaines-2.xlsx
Autres éditeurs
Hors Cambridge University Press, Elsevier, Royal Society of London et Wiley, les abonnements de l’Ifremer sont des abonnements classiques : en lecture seule, sans couverture des frais de publication en open access. Nous vous incitons à être vigilants dès lors que des frais de publication pour l’open access sont facturés que ce soit de manière apparente ou masquée par le contrat d’abonnement.
Quelques chiffres clés à propos des frais de publication en open access
Gardez à l’esprit que l’Ifremer :
- engage en moyenne 600k€/an pour ses abonnements
- publie environ 600 articles/an dans des revues
Le coût moyen des frais de publication en open access dans les revues hybrides (auxquelles nous sommes par ailleurs abonnés) est de 2500€/article, soit environ 750€ de plus que dans les revues 100% open access (chiffres 2020).
En 2022, l’Ifremer a payé en moyenne 2078€/article pour seulement 67 publications, soit plus de 141k€. Pour couvrir les frais de plus de 600 articles/an, il est évident que ce modèle de publication n’est pas soutenable.
N’hésitez pas à contacter le Service Information Scientifique et Technique (blp@ifremer.fr) si vous avez des doutes en matière de publication.